Historique

L’idée d’une carte Cumulus solidaire est née fin 2009 en Suisse orientale. Un groupe d’ami*es et de connaissances se partageait un code barre Cumulus, et avait donc un compte commun. Les nombreux bons ainsi récoltés étaient transmis au Réseau de solidarité de Suisse orientale (« Solidaritätsnetz Ostschweiz »). Au lieu de collecter pour soi-même, l’idée était d’être solidaire avec les sans-papiers et les personnes en situation de précarité. D’autres personnes se sont jointes à notre initiative, et l’idée a fait son chemin au-delà de la Suisse orientale, suscitant l’enthousiasme. Le groupe s’est élargi, et l’idée de créer une deuxième carte à Zurich est née, pour soutenir des projets dans ce canton. 

À partir de l’été 2011, la Solikarte zurichoise a ainsi permis de soutenir les repas de midi du Réseau de solidarité de Zurich. La Solikarte bernoise est venue s’ajouter peu après, les points collectés à Berne étant utilisés pour les projets du Réseau de solidarité de Berne.

Malheureusement, les responsables de Migros n’étaient pas aussi enthousiastes que le collectif de la Solikarte, en voyant s’accumuler de grosses sommes sur les comptes Cumulus. Dans le cadre d’une révision du système Cumulus, la Migros s’est aperçu des importants montants accumulés et a déclaré qu’elle bloquerait nos cartes à la fin 2012, car celles-ci ne seraient pas conformes à ses conditions générales. Selon la Migros, la carte Cumulus est une carte principalement destinée aux ménages. Le collectif de la Solikarte n’était pas du même avis et a entamé un dialogue avec la Migros, afin de convaincre l’entreprise du caractère social de la Solikarte. Suite à plusieurs articles de presse et à une pétition, la Migros s’est finalement montrée conciliante, et a donné le feu vert au projet Solikarte. Les responsables ont également accepté de rencontrer le collectif Solikarte, ce qu’ils avaient toujours refusé auparavant.

Après six mois d’engagement et de récolte de points, la Migros a déclaré en février 2013 que le concept de la Solikarte ne serait plus compatible avec les modifications à venir du système Cumulus. Donc à peine remise des chocs précédents, la Solikarte se trouvait devant un nouvel obstacle.

Pendant plus d’un an, le collectif de la Solikarte a négocié avec la Migros et proposé des idées et des concepts. Malheureusement, la Migros était peu disposée àtrouver un compromis. Pour les responsables, il était indispensable qu’à l’avenir, chaque personne ou chaque ménage voulant accumuler des points ouvre son propre compte Cumulus. Il est apparu que malgré tous nos efforts, tout notre travail de communication et les discussions interminables, il ne restait plusque deux possibilités : soit enterrer définitivement le projet, soit accepterle concept de la Migros. Le collectif de la Solikarte a finalement choisi d’accepter la proposition de la Migros. En effet, de plus en plus personnes et de projets profitent de la Solikarte, et il aurait été dommage d’avoir tant lutté pour rien. Le collectif de la Solikarte espère que les personnes qui détiennent une Solikarte et qui soutiennent le projet resteront solidaires, comprendront notre décision et continueront de collecter des points.
À la fin mars 2014,  l’ancienne Solikarte a été bloquée et le nouveau système « conforme » aux attentes de la Migros a été installé. La Solikarte est désormais l’une des organisations auxquelles peuvent être versés les points Cumulus. Quelques petites avancées ont néanmoins pu être obtenues en discutant avec la Migros : la Migros propose des formulaires d’inscription spéciaux (en nombre limité) permettant de passer facilement de l’ancienne à la nouvelle Solikarte. Et la Migros a assumé tous les coûts d’impression pour les flyers, cartes et autocollants.

Jusqu’à mars 2014, l’ancienne Solikarte rouge nous a permis de distribuer plus de 170’000.- Fr. à nos organisations. Les derniers mois avant le passage au nouveau système, les recettes étaient d’environ 15’000.- CHF par mois.

Malheureusement, ce montant a chuté avec le passage à la nouvelle carte. Jusqu’à la fin 2014, nous n’avons pu verser que quelque 5’000.- CHF par mois. Les personnes et les familles qui bénéficiaient de cette aide depuis des années ont été très affectées. Peu à peu, le montant mensuel a recommencé à augmenter. Grâce au bouche à oreille et à l’engagement d’un grand nombre de personnes solidaires, la Solikarte a pu régulièrement accroître les montants et donc les bons Cumulus à distribuer.  Depuisle début de l’année 2017, nous sommes revenu*es à environ 15 000.- CHF parmois. Nous sommes très heureu*ses de pouvoir à nouveau apporter un soutien relativement important, même si cela reste une goutte d’eau dans l’océan de la politique d’asile et de migration de la Suisse. Nous continuons à faire connaître la Solikarte et nous comptons sur l’engagement de toutes les personnes qui collectent des points.